L’appel à projets Tous au Vrac édition 2021 est lancé !
- Le marché du vrac
Le zéro déchet s’invite dans votre salon de coiffure : Jean Bouteille et son service d’accompagnement marque Bulk for Brands a encore frappé en guidant cette fois l’équipe Le Peigne Vert dans la distribution vrac ! Un projet innovant qui prouve que la chasse aux emballages jetables peut se faire à divers échelles et dans tout type de domaine grâce au vrac. Marine Duchêne, fondatrice du salon et de la marque, passionnée par son métier, réalise un rêve auquel elle tenait depuis longtemps. Elle se livre dans cette interview :
Marine Duchêne : Je travaille dans la coiffure depuis 26 ans maintenant ! À l’origine, j’ai travaillé pour une grande marque de coiffure pendant 17 ans. Puis, j’ai créé et déposé la marque Le Peigne Vert en 2017 à la fois pour mon salon de coiffure écoresponsable et mes produits.
J’ai lancé la marque Le Peigne Vert suite à un souci de santé (problème respiratoire et digestif), car je manipulais au quotidien des produits de coiffure nocifs. Les produits utilisés aujourd’hui dans les salons ont souvent un impact néfaste sur la santé. Ils sont aussi polluants pour l’environnement : les laques et les couleurs chimiques impactent la qualité de l’air, l’ammoniaque et les shampoings issus de la pétrochimie détériorent la qualité de l’eau.
“J’ai consulté un professionnel de santé et le verdict est tombé : je devais arrêter ce métier que j’adore… ou alors trouver une solution alternative par moi-même ! Je me suis donc tournée vers les produits issus de composants naturels et les labels Bio.
Car aujourd’hui les solutions Bio existent, mais ne sont pas forcément adaptées au monde de la coiffure. Ou bien le Bio bénéficie d’une mauvaise image ou d’un manque d’information chez les professionnels de la coiffure.”
Marine Duchêne : En 2017 j’ai mis au point une formule de shampoing au citron avec mon partenaire le laboratoire Labohème à Vierzon. Puis j’ai créé plusieurs formules de shampoings et de soins adaptés aux différentes natures de cheveux et cuir chevelu (lisse, bouclé, épais, sec…). La gamme compte aujourd’hui 10 produits certifiés Nouvelle Cosmétique, car leur composition est simple et 100 % issue du végétal (label le plus exigeant dans la nomenclature du bio).
“Le concept du Peigne Vert est de changer les codes de la coiffure en proposant des produits au maximum français, locaux, respectueux de la santé et de l’environnement tout en favorisant la réduction de l’impact environnemental sur tous les niveaux possibles. Les marques que nous vendons au salon sont strictement sélectionnées pour ne contenir aucun silicone, ammoniaque, formule issue de la pétrochimie. Nous les contrôlons tous grâce au site de cosmétologie INCI Beauty.”
Je souhaitais aussi trouver des solutions et des formules douces et adaptées à tout type de personnes : celles qui sont allergiques à tout, les femmes enceintes ou allaitantes, les personnes sortant de chimiothérapie… Bref, tout est étudié pour diminuer notre empreinte environnementale, protéger la santé de mes collaboratrices et collaborateurs ainsi que ma clientèle.
Marine Duchêne : Fondatrice du Peigne Vert, j’ai aussi un autre rôle : celui de formatrice pour les apprentis en CAP et BP. Je donne également de la formation pour la coloration végétale de la marque Couleur Chocolat.
Je suis aussi épaulée par Justine Davasse, autrice du Guide des Mouvements Zéro, pour la communication, l’accueil, toute la dimension numérique et c’est aussi une super conseillère sur la partie environnementale.
En totalité, je peux compter sur mes 6 salariés dans le salon. Dans l’équipe coiffure, il y a Gülden, Hugo, Sabine, et deux apprenties Sarah et Amélie.
Marine Duchêne : Cela fait 4 ans que je veux proposer du vrac et que je n’avais pas encore trouvé de solution ! Au salon, j’utilise de gros bidons de plusieurs litres pour l’usage sur place, il fallait que je trouve une solution pour la vente à emporter, afin que ma clientèle puisse aussi faire un geste à son niveau.
“Le déclic est directement lié à mon mode de vie, car j’essaye de vivre au maximum zéro déchet à la maison (même si c’est impossible à 100 %). J’avais vraiment une grosse peine à voir toutes ces bouteilles plastiques jetées. C’était donc une évidence d’entamer une démarche zéro déchet au travail et c’était aussi une demande de ma clientèle très engagée. J’ai envie d’éduquer aussi c’est vrai, j’incite les gens à changer de mentalités, cela rentre dans les esprits progressivement…”
De plus, le shampoing liquide a une facilité d’usage auquel le shampoing solide ne répond pas toujours selon les besoins, préférences et attentes des personnes. Il fallait donc pouvoir proposer une solution de shampoing liquide, mais de manière écologique.
Mes produits sont formulés sans conservateurs, ce qui rajoutait de la complexité et un enjeu supplémentaire. Il fallait pouvoir répondre aux normes d’hygiène. J’ai cru au démarrage qu’il fallait des machines complexes. Mon plus gros questionnement concernait la praticité d’usage.
Marine Duchêne : Pour le lancement du projet, nous proposons en vrac notre produit phare historique du salon : le shampoing au citron.
Puis quelques semaines après nous aviserons, je compte aussi proposer rapidement après cela un nouveau gel coiffant à l’aloe vera pour les boucles. Il n’est pas encore sorti à la vente, et est très attendu. D’autres formules sont en test actuellement. L’objectif ? Proposer 5 références de notre marque propre d’ici fin 2022 grâce à votre système Jean Bouteille.
Les clients pourront utiliser les contenants de notre marque en PET réutilisables. Ils seront invités à laver leur contenant et venir le recharger au salon. Je me questionne sur le verre par la suite, car c’est le matériau le plus écologique.
“Aujourd’hui grâce à nos efforts, on sort la poubelle tous les 4-5 mois ! Alors qu’il y a 7 ans dans mon ancienne entreprise, on sortait 50 litres en moyenne par jour de poubelle sans faire de tri. Eh oui ! Il y a plus de 40 000 salons de coiffure en France : imaginez le nombre de déchets qui pourraient être évités.”
Finalement, je réalise que tout le monde attendait le vrac avec impatience. Je suis la première à lancer cela dans un salon de coiffure végétal et j’espère pouvoir inspirer de nombreux confrères et leur proposer par exemple mes produits servis en vrac dans votre solution de distribution ! À voir ce qui peut se faire.
Marine Duchêne : En plus de la vente en vrac, nous menons de nombreuses autres actions :
Marine Duchêne : Pour commencer, je suis vraiment ravie de travailler avec vous. D’ailleurs, j’ai des Jean Bouteille chez moi ! En plus, vous êtes la 1ère marque en France à diffuser le vrac liquide.
Je vous ai choisi, car vous étiez plus compétitif et votre solution plus pratique. Votre fontaine en bois est super. Je préférais aussi l’achat à la location proposée par d’autres concurrents. J’ai réalisé que ce n’était pas utile que ce soit automatisé. Vous avez su répondre aux normes d’hygiène et éviter l’entrée d’air au niveau du produit pour le protéger.
“En tout cas l’accompagnement était top ! Rien à dire, je m’attendais à quelque chose de plus complexe. Tout s’est déroulé très simplement et les échanges étaient fluides et suivis. Vous avez su nous proposer la bonne solution déployable rapidement.”
Je mène justement des formations en France et j’aimerais communiquer sur cette alternative. J’en parlerais aussi au prochain salon mondial de la coiffure sans hésiter !
Marine Duchêne : Pour moi le concept est généralisable, même s’il faut du temps pour mettre les choses en place et que cela devienne la norme de réutiliser ses contenants. Chacun et chacune devrait avoir une solution accessible pour faire un achat responsable.
Quand on utilise un produit (shampoing ou soin) bio, on en utilise moins et moins souvent. C’est meilleur pour le cuir chevelu, les cheveux, l’environnement et le portemonnaie. Le conseil que nous aimerions apporter : préférez la qualité de la cosmétique végétale, à la quantité d’un bas de gamme. Ainsi on évite le gaspillage des ressources et on limite au mieux son impact environnemental.
Si chaque salon de coiffure fait des efforts, cela peut changer les choses. Le monde de la coiffure peut aider à démocratiser le zéro déchet ! On a parfois peur de mal faire en cosmétique (la réglementation étant strict pour protéger le consommateur). Mais ça peut être très simple, beaucoup de marques pourraient s’y mettre. Il y a un réel créneau à prendre, c’est maintenant !